À l’invitation de ClimAction Lachine, des représentantes et représentants d’organismes communautaires se sont rassemblés le 7 février au Coin tournant pour explorer ce que pourrait être le Lachine de 2050 dans un atelier participatif.
« L’Atelier d’exploration du futur de Lachine s’inscrit dans une démarche structurante pour planifier la transition socio-écologique sur le territoire. C’est pour se donner une vision collective du futur en 2050 », a expliqué Peggy Henry, responsable de l’accompagnement aux collectivités ZéN (zéro émission nette) pour le projet Chemins de Transition. Dans cet atelier, c’est la méthode prospective qui est utilisée pour guider la démarche vers un Lachine carboneutre et porteur de justice sociale.
Il s’agissait du tout premier d’une série proposée à des citoyennes et citoyens de divers horizons. L’objectif ultime de ces ateliers est l’élaboration d’un plan d’action. Trois scénarios différents ont été élaborés pour permettre la discussion sur les éléments « souhaitables » et « redoutables » pour le futur de l’arrondissement.
L’un des scénarios fictifs présentés aux personnes participantes portait sur une jeune femme écrivant à sa tante pour parler des difficultés de trouver un logement et de « chaque citoyenne et citoyen qui a un compte GES associé, imposant ainsi un quota d’émissions de GES annuelle » et de l’évolution des quartiers. Chacun devait alors proposer des idées, réunies par la suite sur un grand carton pour arriver à une palette d’options.
Des discussions animées
Si certains éléments de la situation fictive ont fait consensus, comme la verdure et un système de transport structurant comme le tramway, la mise en place d’un quota d’émissions de GES a suscité de nombreuses réflexions, notamment sur son application.
Des participantes et participants s’inquiétaient de pénaliser les personnes les plus vulnérables ayant besoin de se procurer une voiture pour se déplacer. Toutefois, certains saluaient le fait qu’il était possible de payer le dépassement du quota en effectuant des travaux communautaires. D’autres recommandaient que ce quota GES ne fonctionne qu’à titre informatif. Finalement, plusieurs ont suggéré qu’un tel quota ne s’applique qu’aux entreprises. Ce serait trop compliqué de mesurer l’empreinte carbone de chaque personne.
La discussion s’est poursuivie sur la place plus grande que pourrait prendre le numérique dans le suivi de nos actions ainsi que de l’éco-embourgeoisement possible de certains quartiers, comme Lachine-Est.
Sans surprise, on a parlé mobilité. Les gens plaident pour une diversité dans l’offre : transport en commun, vélo et même voiture. Le consensus existe sur la nécessité d’une meilleure offre en transport structurant à Lachine, la véritable option à l’automobile solo, selon les personnes présentes.
Pour le logement, plusieurs propositions ont émergé des échanges : changer le modèle actuel, favoriser les coopératives de logement et autres options pour réduire le marché spéculatif. Un changement des réglementations pour permettre l’ajout d’une deuxième résidence sur le même terrain, une mini-maison, a également été évoqué. Le scénario proposait l’instauration d’une taxe carbone sur l’aire de vie. Cette taxe pourrait potentiellementr dissuader les gens d’avoir des espaces vides dans une maison ou dans un logement. Pour les personnes participantes, une telle taxe pourrait permettre de récupérer des logements pour des familles.
La suite ?
Sandrine Tessier, chargée de projets pour ClimAction Lachine, a conclu l’activité en précisant que la série d’ateliers se poursuivra à Lachine jusqu’au mois de mai. Les données seront rassemblées à l’été pour élaborer une vision collective. Cette dernière devrait être dévoilée au public en septembre.
Toutes les photos dans cet articles ont été prises par Carl Sincennes le 7 février 2024.